- L’épouse qu’il avait choisie avait reçu une éducation parfaite, brillait par son esprit, et
faisait ses délices, mais, comme en ce monde rien n’est sans tâche, il lui manquait une des
qualités les plus essentielles dans le mariage celle de pouvoir donner des enfants à un mari dont
elle était pourtant passionnément éprise. Malgré cela, leur amour, fondé sur l’estime
réciproque, n’en était point diminué.
Après quelques années de mariage au cours desquelles le docteur put se persuader qu’il
ne pourrait avoir, de sa femme, aucune postérité, il décida d’attirer près de lui le fils de sa soeur
mariée à Lota (fils unique de Marie Madeleine SATURNINI, épouse GIROLAMI), et de
l’adopter.
Sa femme y consentît et, afin d’avoir des descendants également chers à l’un et à l’autre,
il fut projeté et conclu un mariage entre ce neveu et la soeur de sa femme, Marie Françoise
Chandellier.
Malheureusement, le problème ainsi résolu ne put avoir le résultat escompté, puisque le
jeune époux, atteint de phtisie, mourut dix mois après son mariage, sans avoir laissé d’enfant.
Déconcerté par ce contretemps, mais toujours avide d’une descendance portant son nom,
le docteur se tourna vers moi, son cousin germain (ma mère étant la soeur de la sienne).
Il me proposa d’épouser la veuve de son neveu et d’hériter de ses biens sous la condition
d’ajouter, à mon nom de VINCENTELLI, celui de SATURNINI, et de ne conserver, pour mes
enfants, que le nom de SATURNINI (celui de VINCENTELLI devant être tout à fait
supprimé).
J’acceptais cette proposition, et, en 1806, j’épousais la veuve dont j’eus trois enfants
Barbara Rosa Emilia,
Pierre Saturnin,
Barbaretta.
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